Tu jettes beaucoup, depuis plusieurs mois maintenant.

Ta cuillère. Ton bavoir. Tes légumes. Ton biberon. Ton assiette. Plus récemment encore, genre hier soir, ta compote (remplie aux 3/4).

Forcément ça me fâche. De te voir lancer. De voir le sol se salir, de la vaisselle se casser.

Je voulais attendre que ça n’arrive plus pour pouvoir écrire dessus, prendre un peu de recul sur cette situation que j’ai du mal à gérer.

Mais au final, c’est aussi ça la vie, non? Ce n’est pas parce qu’on est professionnel de la petite enfance que l’on sait tout, que l’on réagit toujours de la meilleure des façons, que l’on comprend toujours tout.

Il y a peu de temps on m’a dit « Les scientifiques ont mis plusieurs années avant d’écrire une loi sur la gravité, on peut bien lui laisser quelques mois ! »

Oui c’est vrai… Et au final, on en connaît beaucoup des adultes qui jettent tout par terre? Non, je ne crois pas. C’est donc que ça passe tout ça.

La différence va être dans ma façon de te répondre pour que ça t’aide à te construire.

Ne rien dire? Non, puisque ça fait des dégâts et ça ne me convient pas, il faut pouvoir l’entendre aussi.

Mais essayer tant bien que mal de t’expliquer que je ne suis pas d’accord, que ça me fâche, que ça salit, que ça casse.

Pour que progressivement, tu comprennes que non, on ne jette pas tout par terre.

Mon challenge? Tenter de rester le plus zen possible, quand c’est la 3754ème fois de la journée que tu jettes tout par terre.

J’exagère ? À peine. Si peu. Courage à moi, je peux le faire. Tout passe.

Il « suffit » d’être patient et de répondre de la façon qui t’aidera le mieux possible à comprendre, à grandir, à te construire…

Allez, j’y retourne. Nettoyer le sol, rincer les chiffons. Et respirer un grand coup.

Et te voir me sourire… Ah oui, ça c’est le meilleur, qui fait du bien à mon cœur !