Tu as toujours été un bébé qui mange bien et qui mange de tout.

Fruits, légumes, viande, poisson, oeuf. Mixé, morceau. Tout est passé comme une lettre à la poste.

Et puis tu as eu 2 ans. Tu as commencé à refuser un aliment. Un deuxième. Un troisième.
Au milieu d’une assiette de brocolis, tu m’as dit « non maman » et tu n’en as plus jamais mangé.

Chaque semaine, chaque repas, tu éliminais un aliment – de préférence un légume. Jusqu’au moment où le seul que tu mangeais c’était les épinards à la crème. Dans ma grande envie de repas équilibrés, je ne pouvais pas te mettre des épinards à chaque repas. Tu t’en serais sûrement lassée à force.

Qu’est-ce que je pouvais faire ? Je ne savais pas. Je ne comprenais pas.

Moi, professionnelle de la petite enfance qui a écrit il y a plusieurs mois un texte sur l’alimentation des petits, validé et partagé par @celinedesousa_chef , cheffe bien connue de la maison des maternelles, je me retrouve face à mes questions/incompréhensions/inquiétudes de maman.

Je l’ai relu ce texte, et je me suis parlé comme si j’étais cette professionnelle qui parlait à une maman.

2 ans. L’âge des choix. L’âge des prises de décision. L’âge du lâcher prise pour les parents.

Et bien j’ai lâché. Tu ne refusais pas de t’alimenter. Juste de manger ce que j’estimais être bon pour toi. J’ai lâché…

L’autre jour, en préparant des brocolis (je n’en achetais plus depuis, n’étant pas mon légume préféré, mais allez, pour y retourner faut bien qu’ils soient proposés), tu as chippé une fleurette dans le sachet (oui, c’était en surgelé). Et, étonnamment, tu la manges.

Ok, je tente, je les cuits et te les propose. Non, tu n’en veux pas. Je tente ma chance autrement : tu veux une glace au brocoli ?
Oui ! Tu as alors mangé plusieurs morceaux, surgelés…

Aujourd’hui, au menu, glace au brocolis ! Youpi ! Tu commences à manger des surgelés alors même que les autres cuisent. Et tu me dis que tu veux les manger cuits.
Vraiment ? Je t’en fais goûter un bout. Oui ? J’en mets dans ton assiette. Tu as tout mangé…

Ouf ! L’autre jour tu as aussi remangé du maïs, de la pomme…

Comme quoi… le maître-mot quand on est parent ne serait-il pas « lâcher-prise »?