Ma fille chérie…


Que comprends-tu de tout cela, du haut de tes deux ans et demi ?


Je suis inquiète. Pas tant pour moi, un peu pour toi, mais aussi et surtout pour ceux, les plus fragiles, qui nous sont proches. Je n’aimerais pas que tu grandisses sans eux.


Je ne croyais pas, au début, que tout cela pouvait nous arriver à nous aussi. On a souvent tendance à croire que ça n’arrive qu’aux autres, et pourtant, c’est parfois plus proche qu’on ne le pense. Nous nous battons contre un ennemi invisible.


Alors je fais attention. Pour toi. Pour moi. Pour nous. Pour eux.


Ton insouciance face à ces événements me permet de respirer un peu et de te regarder vivre.


Tu continues de sourire, de rire et de t’endormir dans mes bras.


Quel bonheur de pouvoir profiter de ça, de toi.


Alors, j’oublie ces inquiétudes pour te regarder vivre.


Et si c’était toi qui me sauvait d’une psychose certaine, à force de lire les articles et regarder les journaux.


Oui, je le pense. C’est toi qui me sauve.


Alors pour ça merci.
Merci ma fille chérie…